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mardi 7 juin 2011

la tribu du bois (2)


Minouche, celle qui a apprivoisé T...

Nous sommes retournés voir T., qui vit dans le bois avec ses chats. Voici un long moment, à cause de nos déplacements multiples ces temps-ci, qu'on ne lui avait pas rendu visite, pour lui apporter une petite aide à nourrir ses chats, des vêtements, des chaussures ou autres nécessités pour lui-même, bien qu'il n'exprime jamais formellement aucun besoin. D'ailleurs, il s'était bien passé de nous jusqu'à présent ! Il était heureux de nous revoir après ce laps de temps, il croyait qu'on avait "disparu", car, comme il dit, "les gens, vous savez, ils se donnent bonne consicence comme ça, en passant, après on ne les voit plus...". Je regrette de ne pouvoir faire plus. Voici presque cinq ans qu'il vit, ainsi, au milieu de la forêt. Je suis étonnée du souci qu'il se fait d'apporter le bien-être à ses chats, qui, compte tenu du stock de nourriture qu'il a pour eux, et pas des moindres marques, et des brosses ou peignes qui traînent dans la tente, sont assurément bien nourris et soignés,  Ils sont tous en parfaite santé et heureux comme tout d'être là, avec lui, au milieu du bois. Pour la plupart sauvages au départ, ils ont ensuite fondé famille et le clan reste très uni. J'ai remarqué que T. avait délimité un territoire en défrichant un peu autour de sa tente, en plantant même des fleurs... Les chats ne s'éloignent guère trop de ce territoire, car, aux alentours, il y a quand même des promeneurs avec leurs chiens. T. me raconte qu'au début, il y en avait toujours des très malins, qui lâchaient leur chien sur ses chats, du genre "Attaque, Rex !"... Minouche, a reconnu ma voix et n'a pas mis longtemps à sortir toute joyeuse de la tente, elle est restée très longtemps à côté de nous alors qu'on discutait de... spiritualité pendant que T. taillait un porte-encens dans un bois de cèdre pour nous l'offrir. Oui, oui, j'ai bien dit spiritualité : de vivre ainsi seul au contact des chats, avec lesquels, a priori, on n'avait aucune affinité au départ, cela crée forcément un rapport homme/animal profond qui ne peut qu'être bénéfique et permettre de relativiser... Je suis étonnée par ailleurs du chemin spirituel accompli par T. Il parle aussi des arbres qui l'entourent en terme d'êtres vivants, comme dans le poème de Baudelaire... Oui, "la nature est un temple...".

Quant à Noiraude, une très jeune chatte, photographiée la dernière fois en pleine forme au  mois de mars (ci-dessus), elle vient de mettre bas une portée de quatre minuscules chatons. Il paraît qu'elle a eu du mal, au départ, elle s'était cachée dans un coin pour le faire, puis, n'y arrivant pas toute seule, elle est venue se plaindre un peu à T. qui n'en savait rien, puis il a vu une petite boule informe traîner par terre et s'est rendu compte de l'événement tandis que, plus loin, il y en avait déjà deux comme ça. Il a alors trouvé un panier où Noiraude a bien voulu s'installer pour finir son travail. Voilà, elle a une jolie portée, tous en bonne santé apparemment, je n'ai pas voulu mettre le flash pour les photographier, mais ils étaient très remuants, signe d'une bonne forme ! Ils ont à peine quinze jours, j'avoue que j'ai failli craquer mais, pour des raisons que je vous expliquerai plus tard, je ne crois pas que je vais reprendre un chaton dès à présent. Quant à la maman, un peu trop jeune, elle est très amaigrie mais assume bien son rôle, ne s'éloignant guère du panier que pour s'alimenter un peu.
 
Le lendemain, j'ai apporté du lait aux vitamines, spécialement pour elle. Je retournerai les voir bientôt, en espérant avoir de meilleures photos. T. est toujours très content de pouvoir discuter un peu. Il commence à se livrer un peu. Enfant de la Dass, il a un peu bourlingué partout avant d'atterrir ici, un choix qu'il a finalement fait en toute connaissance de cause, semble-t-il... A cette occasion, j'ai pu rencontrer aussi un nouveau, Le Masque, un superbe matou noir et blanc...
Suite au prochain épisode !
Je vous rappelle que CHIPIE écrit maintenant sur mon autre blog (ici). Mais je me demande si je ne vais pas revenir à la formule des blogs séparés, la bouille de mon Zeb me manque quand même beaucoup sur le nouveau blog... Et, c'est vrai, j'avais une tendresse particulière pour ce blog-ci, SON blog...

13 commentaires:

  1. J' epprouve beaucoup de joie à la lecture de ce billet sur ce blog ( j'avais ressenti un pincement au coeur en pensant que l'univers de Zeb c'était tu à jamais ) un peu comme une deuxième et définitive séparation ....merci Colibri ....je sais que ce ne doit être toujours très facile mais en continuant de faire vivre ce blog , Zeb reste à cheminer de concert avec nous
    Mr T est personnage bien attachant je t'envie cette amitié de qualité vos échages seront enrichissants pour tous les deux ...
    Bonne soirée
    Sacha et ses Galopins

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  2. Je croyais que tu n'avais plus qu'un seul blog qui regroupait les divers sujets... Mais j'arrive à suivre quand même.... Quand on voit le regard de la jeune mère on se dit qu'il vaut mieux ne pas toucher à ses petits!...

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  3. Un très beau billet, Colibri, très émouvant, comme quoi les chats sont de précieux alliés pour les humains, surtout lorsqu'ils ont choisi la voie de la solitude (mais était-ce vraiment un choix... ?).
    Allez, je vais mettre aussi mon commentaire sur ton autre blog, mais j'aime bien celui-ci où plane toujours le souvenir de notre Zeb.
    Bises.
    Norma

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  4. Merci pour ces mots qui me vont droit au coeur, Sacha, tellement ils traduisent bien aussi le sentiment que j'ai eu en abandonnant momentanément ce blog. C'est vrai que certains de mes lecteurs amoureux des chats aimaient l'ambiance de ce blog, due, je crois à la "personnalité" de Zeb lorsqu'il était là, sur mes genoux, pour l'inspirer... Il m'a semblé dur de continuer ici après lui, mais je crois qu'il est encore plus dur de ne plus ouvrir un blog sur sa photo au milieu de mes feuilles... J'ai donc décidé de revenir ici, chez lui, car, après tout, c'était comme dans la maison, je vivais chez lui (et non lui chez moi, comme chaque inconditionnel des chats le sait !), tellement il occupait tout l'espace, à piquer (comme Aristote) mon fauteuil dès que j'avais le dos tourné, il m'est même arrivé de m'asseoir sur lui dans le noir, quand j'arrivais à mon bureau sans avoir allumer !! Oui, T. est assez particulier, en général, j'ai du mal à m'investir à fond dans une relation, amicale ou autre, là c'est un peu particulier dans la mesure où le monde des SDF m'était totalement inconnu bien que, vivant à Paris, on ne peut ignorer leur existence... Je me suis prise d'affection pour T. et ses chats, j'ignore le parcours qui l'a amené là, à la cinquantaine, mais il parle très bien, semble avoir une vie saine et pas désespérée du tout... Jje ne me sentirai pas le coeur de trahir la confiance qu'il place actuellement dans les humains à travers moi. Il m'a dit qu'au début, il n'y connaissait rien aux chats, et que c'est Minouche qui tournait autour de sa tente et qui a fini par se faire accepter, puis à l'apprivoiser, si, si, et ce n'est pas l'inverse ! Depuis, il en tire beaucoup de satisfaction et d'enseignement, surtout que chaque chat a son caractère. Quand il a vu Minouche sortir de la tente et venir me saluer, toute joyeuse, il a dit "C'est extraordinaire..., elle ne fait jamais ça, avec personne, au contraire, elle se méfie de tout le monde (...) Et elle ne vous a vue que deux fois, il y a trois mois..., elle veut sans doute me dire que je peux vous faire confiance !". C'est sûr, je pense que cette situation va m'obliger à me dépasser et à sortir de la carapace d'égoïsme confortable que je me suis construite pour me protéger de toute souffrance affective… Depuis la disparition de Zeb, je repense toujours à ces mots de ma mère "tu aimes plus ton chat que moi…", disait-elle en me regardant avec Gaspard, son prédécesseur (elle n'a malheureusement pas connu Zeb, qu'aurait-elle dit, alors !)…

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  5. Oh la la, Babeth, c'est compliqué, si je retourne à mon ancienne formule de plusieurs blogs, vous allez me tirer les oreilles !!!

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  6. ... certaines personnes me disent qu'ils ont du mal à se faire à mon nouveau blog, en plus, avec les déconnades de Blogger en ce moment, c'est du délire sur Igoogle, moi-même, je n'arrive pas à paramétrer correctement pour lire tous mes blogs favoris !

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  7. Dans le domaine des sentiments humains, j'aime bien, Norma, laisser faire le temps, je pense que lorsque ce sera le moment, T. me livrera son histoire... C'est un commentaire de Teja, qui m'a amenée à revenir ici, je crois que je vais y rester, c'est vrai que les lieux sont imprégnés de l'âme de mon cher Zeb qui me manque vraiment beaucoup... Il m'avait pourtant laissé penser qu'il serait le doyen des chats de toute la planète !!!

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  8. Comme je suis heureuse que tu reviennes ici mon petit Colibri et de revoir le museau de mon Zeb. De toute façon tu le sais déjà il ne quitte mes souvenirs, ne serait-ce quand Micio s'installe sur mon bureau et en prend presque toute la surface je repense à lui qui restait toujours contre toi !
    Oh le regard de Minouche : grave et ce beau matou noir et blanc, un moment très émouvant que tu viens de nous conter.
    Oui reste là je me sens chez moi chez Zeb !
    bisous ma Belle à bientôt
    Danielle

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  9. colobrì,au nom de zeb, ce petit est pour toi
    ton ami teja

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  10. C'est dommage que je sois si nomade, c'est trop sympa un chat, surtout les bébés ! Salut ! Content de te revoir ici, chez Zeb l'unique !

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  11. L'homme des bois semble bien sympathique, avec ses chats. Joli billet, plein de tendresse, avec cette jolie photo de Noiraude.

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  12. Quelle belle histoire d'amitié insolite ! Je viens d'adopter Ulysse, cinq semaines, toujours au biberon ! Enfin, j'avais craqué quand j'ai vu la portée (cinq). Il est tout gris, avec juste une touche de blanc à la pointe de la queue, hyper mignon !

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