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jeudi 6 mars 2014

je hais napoléon, ou clôturer or not clôturer

Billet rédigé par Chipie

C'est toujours le même rituel quand on arrive à la campagne :
IL éteint le moteur de la voiture, me fait entrer, en fait, non,
je saute de mon propre chef dans mon panier,
IL va ouvrir la maison, et ce n'est qu'à ce
moment là qu'ELLE me lâche dans le jardin. Je me
dirige alors tout droit sur la maison d'une patte,
de mes quatre pattes, très décidée ! Ben oui,
c'est MA maison, maintenant, j'ai toutes mes affaires dedans ! 
Que n'a-t-il fait, Napoléon, quand il a donné aux Français le droit de se clore ! Quand Colibri a acheté le tout petit délaissé communal qui commence le chemin de randonnée jouxtant les maisons, pour l'adjoindre à son fonds, le géomètre-expert lui avait dit : "Vous allez clore...". Devant ce qu'elle avait cru être une question, elle secoua négativement la tête. L'homme de l'art lui a alors objecté : "Si, si, il faut clore". Ah bon... Ben, c'est tellement plus beau sans clôture, surtout que, dans des sites pareils, une clôture ne peut qu'être symbolique, à fin, à peine, de dissuader les gens de pénétrer sur votre propriété. Chez nous, des indélicats passent régulièrement piquer des plantes, parfois assez volumineuses, je me demande comment ils font pour les transporter ensuite à travers le bourg sous l'œil des villageois... A moins de mettre leur voiture directement sur notre terre-plein, non clôturé, donc. Il nous est arrivé d'arriver après 500 km de voyage et de trouver cette place privée occupée par une automobile d'un sans-gêne qui était parti... se baigner ! Et moi d'attendre donc qu'il revienne, pour pouvoir être libérée de mon panier, parce que, lorsqu'on arrive, Colibri me met dans le panier, elle ne veut pas que je sorte tout de suite dans la nature et préfère ouvrir la maison d'abord pour que je puisse m'y réfugier en cas de danger. Je ne vous raconte pas sa désapprobation polie quand elle voit remonter tranquillement le baigneur encore tout dégoulinant d'eau de mer, qui, lui, se fait tout petit vu sa tenue peu appropriée pour prendre les gens de haut, hi, hi ! Le pire, c'est quand il s'agit de quelqu'un quelle connaît : "Alors, Gilbert, l'eau était bonne ? Heureusement que je suis arrivée presque en même temps que la marée descendante, sinon, je dormais dans ma voiture avant de pouvoir décharger mes valises !".

C'est là que j'ai vécu avec mamie Louise ! Maintenant,
je n'ai même plus le droit de passer derrière la
barrière ! Et comme je suis très obéissante, si, si, vous
le verrez dans l'épisode suivant.
En tout cas, le nouveau résident secondaire qui a acheté la ferme de feue ma maman humaine Louise, lui, n'a pas eu d'état d'âme pour clore ! A peine l'acte de vente signé, et les travaux de restauration même pas encore commencés à l'intérieur, que voilà ce qu'on a vu : du matos pareil, ici, dans ce coin tranquille où trois randonneurs passent tous les 36 du mois, il fallait quand même oser ! En tout cas, je rigole sous cape maintenant, chaque fois que je passe devant : seulement quelques mois plus tard, et déjà ces énormes vantaux sont en train de se déglinguer de tous les côtés, c'est encore plus affreux. Neuve, cette barrière faisait peut-être barricade pour ghetto de "riches", mais désormais (ce qu'on ne voit pas sur la photo), tout de guingois, ça fait misérable ! Sans compter que, ce ne pouvait qu'être une barrière symbolique : les piétons peuvent pénétrer dans la propriété, il y a des "trouées" partout dans les haies, les champs alentours… Pfff. Mais, ce qui m'embête le plus, c'est que Colibri ne veut même plus que j'aille de l'autre côté de cette barrière monstrueuse dans tous les sens du terme, alors que c'était MA ferme avant ! Quand mes ILS ont su que le nouveau propriétaire est architecte, ILS ont bien ri : "Hi hi hi, rien d'étonnant, alors, les archi., ils devraient se contenter d'exécuter des plans, sans jamais concevoir ni construire eux-mêmes !". "Ja, ja...", avait confirmé Zepp, notre nouveau voisin secondaire allemand, devenu notre ami, ingénieur dans le bâtiment, qui, lui, s'y connaît en construction et sourit toujours avec un peu d'ironie à l'évocation des archi. Top là, on est d'accord, et de trinquer un coup à la bonne bière de Westphalie ! Euh, mes Humains, ils aiment bien trinquer, moi je ne boirais jamais avec les deux bêtes de Zepp, même s'ils ont l'air très gentils : il y a Paul, un énorme chien à poils longs, et un tout petit qui porte le nom d'un homme politique allemand... Je n'aime pas les chiens, ce n'est pas de ma faute, alors que Colibri, elle, copine avec tous les animaux, pfff...
Ben, je dois avouer que ce n'est pas zoli, zoli dans le paysage cette barrière pour parvenus craignant l'assaut... de quoi, d'ailleurs dans cette région rurale où, à part des tracteurs qui passent dans les champs ou des remorques à bateaux de plaisance qui vont remiser ceux-ci pour l'hiver dans les grandes granges désormais désaffectées depuis qu'on a abandonné l'élevage, la cidrerie, on ne voit pas quoi d'autres comme engins d'envergure qui pourraient venir transporter un hypothétique butin pouvant exciter les convoitises. Ce n'est pas la côte d'azur, hi, d'où pas plus tard que la semaine dernière, un ami breton était revenu tout penaud après s'être fait dévaliser ! Faut dire aussi que, le poète innocent, il était parti admirer le paysage en laissant tout dans sa voiture : ordinateur, caméra, appareils photos... Bref. Ici donc, dans MA Bretagne, circulez, y rien à prendre, à part des plantes de Colibri !!! 
Là où on aurait espérer tout au plus une barrière symbolique comme on en voit de charmantes dans les pays anglo-saxons, notamment en Irlande, un pays que mon IL adore ! Colibri aussi aime bien les landes et les cottages des îles anglo-normandes, ILS y passaient beaucoup de temps, notamment à Alderney, lors de leur navigation ou de longues vacances contemplatives et méditatives...
Colibri : "Chipie, tu n'es qu'une cafteuse, on ne critique pas, tu devrais le savoir pour avoir vécu avec mamie Louise, qui, jamais, jamais, ne trouvait quelque chose de négatif à dire sur quiconque, une âme admirable, tu t'en souviens, n'est-ce-pas, toi qui n'arrêtes pas de regarder souvent, de notre fenêtre, vers ton ancien "chez toi" !"…
 
  
Oui, c'est vrai, les premiers jours après le voyage, quand je retrouve ma campagne, je passe beaucoup de temps à regarder vers mon ancienne maison, de jour comme de nuit... Colibri a été étonnée que je ne cherche pas à y retourner, alors que seul un chemin de randonnée sépare nos maisons de la ferme... Du temps de mamie Louise, quand Colibri bavardaient avec celle-ci sur le pas de sa porte, on m'entendait souvent, de l'autre côté de la haie, brailler pour me manifester et appeler l'attention de Louise, tout en essayant de passer à travers les épineux très denses à cet endroit-là, aîe, aîe, ce sont des prunelliers et des ronces... Maintenant, je me contente de rester sur le muret de notre maison, à écouter les bruits de l'autre côté quand la propriété est occupée : il y a ribambelle d'enfants qui crient, hurlent dans tous les sens lorsque nous avons le malheur d'y être en même temps qu'eux, ainsi que deux gros labradors qui empruntent le chemin de MA nouvelle maison, enfin celle de mes ILS, qui s'inquiètent depuis de m'y voir gambader parce que, outre les quelques randonneurs amoureux de la nature qui descendent ce GR réputé qui longe notre hameau et jusqu'à présent seulement fréquenté par les cavaliers ou les marcheurs, on voit parfois débouler à toute allure des... motos, oui, oui, des MOTOS, et des VTT, et je ne parle pas de ces marcheurs façon nordiques avec leurs bâtonnets à esquinter les sols sans prendre garde à la végétation ou aux animaux qu'on ne voit pas forcément mais qui sont bien là, au bord du chemin. Voyez par exemple, cette maman hérisson et ses deux petits en train de têter, ils étaient carrément au milieu du chemin, quelle horreur si... Je n'ose même pas imaginer la scène !
 
Quel dilemme pour Colibri quand elle a vu cette adorable famille, à la merci de tous et de tous ces engins du diable : on dit qu'il ne faut pas toucher les hérissons quand on les trouve avec leurs bébés. Que faire, que faire, surtout qu'ELLE a vu des marcheurs avec leurs bâtonnets métalliques d'enfer. Ah, si on vivait sur place, ELLE les aurait bien capturés pour les mettre à l'abri dans ses talus, chez nous... Mais on doit repartir bientôt, personne ne pourra les surveiller et savoir s'ils s'y plaisent. Et pis, et pis, il y a peut-être un papa qui va les chercher, ou d'autre bébés qui dorment ailleurs, ELLE n'y connaît rien à la vie des hérissons, zut alors ! Moi, ça m'aurait bien plu, des copains hérissons...
Finalement, après avoir cru que la mère était morte car elle ne bougeait pas beaucoup tandis qu'une nuée de mouches vertes tournaient autour d'elle, Colibri a vu l'un des petits, bien repus, s'éloigner dans l'herbe, l'autre se séparer de sa mère qui s'est enfin étirée puis a commencé à rentrer dans l'herbe lorsque ce bébé l'a à nouveau happée pour têter, quel goulu ! Colibri a seulement décidé de les pousser un peu dans l'herbe avec son pied, pour qu'ils ne restent pas en danger au milieu du chemin. Mais elle n'est pas retournée voir s'ils étaient toujours là le lendemain car elle craint toujours le pire quand ils s'agit des animaux sans défense dans la nature...
COLIBRI : "Quand Chipie vadrouille, je ne suis jamais trop rassurée, l'environnement a changé depuis que nous l'avons adoptée : toutes les maisons alentour ont été rachetées par des parisiens après le décès des veuves qui les occupaient, elle ne connaît plus les gens ni leurs habitudes, du coup elle est souvent sur le qui-vive. J'adore la voir revenir presque au galop dans le chemin. Mais il suffit que je me manifeste pour que, rassurée, elle ralentisse le pas, fait semblant de musarder à nouveau, quand elle ne fait pas demi-tour carrément pour repartir je ne sais où !
 
Colibri : "Chipie, tu as le diable aux fesses ?"
 
  
Chipie : "Hein, quoi, tu te moques de moi, Colibri ? Tiens, pour la peine, je repars ! 
 
Je préfère quand elle reste faire la sieste dans le jardin ou sur la terrasse, à portée de mon regard !
 
Parfois, quand je pars dans le bourg, elle me guette et j'aime bien la voir venir à ma rencontre à l'entrée du chemin de randonnée...".

 

7 commentaires:

  1. Bon je reviens lire tout ça tranquillement demain et tout ce que j'ai loupé !
    Mireille est une nulle de chez nulle.
    Je lui ai dit de rajouter ton blog sur le sien ça évitera que je loupe toutes tes histoires intéressantes.
    Je te fais de gros ronrons ma Chipe.
    De gros bisous à ta Colibri.
    Belle soirée.
    Prunette

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    1. Pas possible, ma Prunette, nulle de chez nulle c'est... Colibri, qui, depuis qu'elle a fermé certains de ces blogs, et les listes de lectures qui vont avec sur les bandeaux, cherchent partout chez les uns et les autres ses blogs préférés à lire, sans avoir pris le temps d'y inscrire les nouveaux, ceux de mes potes, Hisia, par exemple, Colibri (un chat qui porte un nom d'oiseau, comme ELLE, hi !) et Eowin, et plein d'autres encore... Elle m'a promis de remédier à tout cela, bientôt, comme de changer d'ordi parce que mettre un long com chez vous et ailleurs (ELLE est bavarde !) et voir l'engin se planter au moment de publier, grrrrr, au secours, j'ai intérêt à me planquer, sinon ELLE serait capable de m'accuser !!! Bisous à toi, ma belle, et aussi à ta Mireille qui déborde d'énergie communicative !

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  2. Bonjour Chipie,
    Tu as bien raison, cette barrière est ridicule et très laide en plus. Se clôturer c'est bien un besoin humain ça. Nous les chats on a un territoire principale, mais pas seulement, on a aussi tout autour un domaine mouvant. Les barrières et les clôtures sont des trucs insupportables pour une âme féline bien née !
    Nous ici on n'a pas de clôture, ou plutôt si, juste un petit bout avec la voisine et c'est tout. Il y a bien un portail en bas de la rampe d'accès, mais pour un chat il suffit de le contourner.
    Moi je n'ai jamais vu de hérissons. Nat à Chat elle m'a raconté qu'avant ici il y en avait. Mais ça c'était avant. Je me contente d'avoir des copains chevreuils. C'est pas pareil. Ca a l'air tout mignon un hérisson.
    Tu as le même problème que moi. Nos zumaines elles nous aiment en liberté, mais en même temps elles voudraient toujours nous avoir à porté de regard ... ! Il y a comme une contradiction. Il parait que c'est parce qu'elles nous aiment et qu'elles aiment aussi notre nature indépendante de félin.
    Profites bien de ta campagne, et surtout fais bien attention quand tu es dans l'autre maison. La route et les voitures c'est très très dangereux.
    Plein de ronrons.
    Hisia
    Douce soirée.

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    1. Justement, Hisia, en répondant à Mireille ci-dessus, je me suis aperçue que je n'ai toujours pas ton blog en bandeau ! Ce sera chose faite, car je vais tanner Colibri pour qu'ELLE mette tout à jour ! Débordée, débordée, Est-ce qu'on connaît ce mot, nous, les Chats ? Pfff.... Quant à la liberté, l'indépendance, je crois bien qu'ELLE nous ressemble... L'horizon le plus lointain possible, à perte de vue, c'est tout ce qu'elle aime... Oui, je sais, la route et les voitures, je n'aime pas du tout, je préfère les champs, mais dans l'autre maison, mon territoire est beaucoup plus petit car très fréquenté, notamment par Joli-Cœur et d'autres errants, tous des costauds, dis !
      Bonne journée chez toi, Hisia, et plein de câlimiaousss à ta Nat !

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  3. Cette barrière est effectivement assez moche.....mais ce n'est rien à côté de certaines qu'on voit dans la campagne, avec une énorme grille entourée de statues de lions ou autre bestiaux......et juste après un simple petit grillage ridicule.....ça m'a toujours beaucoup plu!....

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  4. Elle t'aime, cette Colibri, ma Chipie !
    Quant aux barrières et clôtures, nous les aimons si peu (moches ou pas), Charlie et moi, que notre papa humain nous a fait une chatière dans le grillage, en faisant bien attention de bien relever les "piquants" pour que nous ne nous fassions pas mal...
    Je n'ai eu qu'une seule maison, depuis que j'ai été recueillie par Norma et Toti et je crois que je n'aimerais pas en changer, aussi, je te comprends parfaitement, mon amie.
    Plein de bisous du matin, ma Chipie-minette et un kalin à ta Colibri.
    Kalinette

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    1. Hi, hi, ma Kali, ma ELLE a fait la même chose dans la nouvelle maison où il y a une enceinte symbolique en grillage à poule, mais elle a dû faire deux trous, un pour moi, pour ma taille de guêpe, un autre pour Joli-Cœur, parce qu'il a essayé de passer par le mien un jour qu'il me poursuivait, mais il a failli rester coincé au milieu !!! ELLE aussi a bien pensé à relever les piquants... Euh, ils ne manqueraient pas d'imagination, les Humains, ils font tous la même chose pour notre bien-être, hein, Kalinette ? BIsous.
      CHIPIE
      Euh, Chipie, pour la taille de guêpe, il n'y a que toi pour y croire !!!
      COLIBRI

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