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vendredi 17 mars 2017

tino l'aimable, ou comment sociabiliser un chat à coups de câlins

 
"Oh oui, encore un (selfie), j'adore ça. Il paraît que
je suis très photogénique !"
Aucune adoption ne ressemble à une autre. Tino est né dans la cambrousse, d'une chatte à moitié sauvage que notre dame de Brocéliande nourrissait à l'extérieur de chez elle, sa tribu étant composée de cinq chats domestiques et d'une dizaine de chats à moitié sauvages qui fréquentent son resto du cœur ! La mère de Tino  lui avait ramené ses huit petits une fois ceux-ci sevrés, l'air de lui dire "maintenant, à toi de t'en occuper !". Les chatons étaient nourris aux alentours de la maison, puis ils y sont restés enfermés juste le temps d'être présentés aux adoptants.
On n'avait pas l'intention de se lancer dans une nouvelle adoption tout de suite, après avoir dû "rendre" Tara à ses maîtres légitimes, fin janvier, un épisode bien douloureux dont on  n'arrive toujours pas à s'en remettre, et dont je parlerai peut-être prochainement. Tara, et, parallèlement, Totolino - le squatter du mois de novembre, qui a dû retrouver aussi depuis lors ses propriétaires négligents -, cela faisait trop d'émotions en peu de temps pour Chipie, qui a été un peu déstabilisée de se retrouver à nouveau seule, quand je suis tombée sur une annonce qui a appelé mon attention.
Le message était assez désespéré, "monsieur Martin" étant resté sur les bras de la dame de Brocéliande, en raison de son côté très timide, à tel point qu'une personne l'avait ramené au bout de trois jours car il ne sortait jamais de son "trou" quand il trouvait une cachette dans sa maison, le candidat à l'adoption rêvant lui d'un chat peluche ronronnant sur ses genoux dès le premier jour. L'annonce était claire en ce sens, il fallait de la patience pour sociabiliser l'animal et l'habituer aux humains. Je n'ai pas vu là un obstacle majeur dans la mesure où j'ai toujours eu un bon contact avec les chats, tandis que, de son côté, Chipie a repris l'habitude de partager sa maison.
Tino et ses frères et sœurs au moment d'être proposés
à l'adoption. Il est resté le dernier à partir.
J'avais trouvé Tino très craintif chez lui, et je me demandais si je n'avais pas été trop optimiste, d'autant plus que c'est la première fois que je suis confrontée à un animal qui n'est plus un "bébé", oscillant entre le chaton et l'adulte, à cinq mois ou six mois, ni un adulte qui, à l'instar de Chipie, aurait choisi ma maison pour se faire adopter et qui se serait donc forcément adapté très vite à son nouveau maître.
Or, au bout de deux jours passés en permanence avec moi dans mon bureau, Tino a changé du tout au tout, il est devenu très câlin, me donnant des coups de tête et "patounant" sur ma poitrine quand je le prenais dans mes bras, à renfort de ronronnements bruyants et incessants. Un changement radical par rapport à la description qui m'en avait été faite. Mais il restait peureux dès qu'il entendait le moindre bruit dans la maison et il se crispait dès qu'il apercevait ou entendait la voix de mon grand blond.
Il sort de lui-même à ma rencontre, signe
qu'il n'a plus peur...
Puis tout est allé très vite. Cinq jours après, son premier réflexe n'était plus de se cacher sous le canapé de mon bureau quand je lui rendais, le matin, ma première visite de la journée, il commençait même à manger en  ma présence, alors que jusque là il attendait la nuit, quand je fermais mon bureau afin de le laisser prendre ses marques tout seul, pour se nourrir et dormir tranquillement. Ainsi, je pouvais surtout le localiser dès que je me levais le matin, sans avoir à fouiller toute la maison avant d'ouvrir la porte principale à Chipie pour sa promenade dans le jardin.
Voici donc plus de deux semaines que Tino est arrivé chez nous, il s'est bien familiarisé avec son environnement animal, humain et autre, n'a plus peur de mon grand blond non plus, il ne s'enfuit plus quand il s'en approche et commence même à se laisser caresser par lui.
Puis, il a eu droit du rez-de-chaussée dans sa totalité, par "sas" pour ne pas l'effrayer : d'abord les deux bureaux, puis le salon, ensuite, la salle à manger, et même la cuisine et ses dépendances dont il a trouvé le chemin tout seul :  je l'y avais trouvé en vadrouille un jour alors que je n'avais pas pensé à l'y emmener ! J'ai compris que c'étaient les oiseaux qui avaient éveillé son attention : des volées entières de verdiers, pinsons et autres moineaux, habitués à venir se nourrir des grains que je leur jette régulièrement l'hiver dans le jardin arrière.
En dehors des heures de promenade de Chipie qui aime bien que je lui laisse la porte grande ouverte, tout est désormais libre d'accès à Tino, même au premier étage, sauf la bibliothèque où il y a des cachettes d'où il serait inexpugnable ! J'ai déjà attrapé un tour de rein le premier jour en essayant de l'extirper du dessous d'un secrétaire où je ne pensais pas qu'il aurait pu s'y glisser, il avait fallu au final démonter les tiroirs pour l'attraper !
La première confrontation avec Chipie ne l'a pas du tout impressionné, il avait l'habitude de vivre en tribu chez la dame de Brocéliande. Quant à Chipie, qui avait fini par accepter avec indifférence Tara dès lors que celle-ci ne l'agressait plus, qui avait bien copiné avec Totolino en novembre dernier, elle trouve désormais normal d'avoir un autre chat à la maison et n'est plus du tout stressée par un nouvel arrivant si celui-ci n'est pas agressif envers elle.
Cette fois-ci, on lui a dit qu'on avait pris nos précautions pour une adoption sans aléa ni revers : annonce officielle dans la presse par personne nommément identifiée, visite de l'animal chez lui, rencontre avec ses vrais maîtres, pas des sauveteurs improvisés, bien intentionnés certes, mais pas toujours très responsables... Oui, parce que les séparations, ne serait-ce qu'après un seul mois de cohabitation avec un chat pour lequel on s'est investi cœur et âme, ce n'est pas juste pour nous, qui pleurons à chaque fois comme des madeleines !
Lors de la rencontre Chipie-Tino, que j'avais organisée dans le salon, la première a craché un peu pour la forme, sans "grogner" ni manifester d'hostilité avérée, histoire de signifier seulement qu'elle est la doyenne. Tino n'étant pas du tout inamical, simplement dans l'expectative, il n'y a pas eu de problème, elle est restée placide. Le jeune animal l'a un peu intriguée : ni un chaton, ni un adulte, elle ouvrait des yeux ébahis, presque inquiets, à ses miaulements intempestifs qu'elle n'arrivait pas trop à interpréter (elle n'a jamais eu de portée). De fait, dès que je ne suis plus dans son champ de vision immédiat, Tino me cherche en braillant à tue-tête, et il a de la voix !
 
 

A chaque adoption, dans cette maison, c'est mon bureau qui sert de cabine d'isolement à l'arrivant, car c'est le seul endroit où l'on peut cantonner le chat sans qu'il se sente "enfermé", il y a une porte-fenêtre et deux fenêtres d'où il peut observer ce qui se passe dans le jardin, qui lui est interdit les premiers temps : j'attends toujours qu'il connaisse d'abord la maison de fond en comble avant de le laisser sortir, pour être sûre qu'il sache où se réfugier en cas de danger. Et, de la sorte, il bénéficie aussi de ma présence constante, ce qui favorise sa sociabilisation.
Tino adore cette fenêtre qui lui permet de ne pas perdre une miette de ce qui se passe à l'extérieur - en ce moment les oiseaux s'en donnent à cœur joie dans les mangeoires, ils sont encore plus excités avec l'arrivée du printemps -, et, de là, en se retournant, il peut sauter directement  sur mon bureau puis sur mes épaules pour me faire un petit coucou Pas facile à sociabiliser, le titoune ? Que des racontars !
 
 
Non seulement il est sociable, mais il est aussi très aidant, surtout quand il veut participer au rangement de mes dossiers !
"Martin, tu appelles ça faire du classement ?!" 
Il n'est pas rare de trouver mon bureau dans cet état le matin... Vivement qu'il ait accès au jardin pour "s'exprimer", ce petit diablotin câlin ! Parce que la productivité avec un pot de colle pareil, turbulent en plus, ce n'est pas folichon ! Heureusement que, tout d'un coup, il tombe de fatigue et va dormir comme un nouveau-né pendant des heures ! En cela, il me rappelle son illustre prédécesseur, Zeb, qui jouait toujours jusqu'à épuisement, quitte à s'écrouler au milieu de n'importe quoi, n'importe où ! Tino, lui, va quand même se réfugier dans, plutôt sur, son tipi transformé par lui en couffin, habitude de rester caché qu'il a gardée sans doute de sa naissance dans la nature.   
"Mmmm... Tu sens bon, je peux faire la sieste dans tes bras ?"
 
Et bien, je ne sais pas pourquoi son premier adoptant a baissé les bras si vite, il ne sait pas ce qu'il a perdu : un vrai amour de chat, et facétieux avec ça ! Vous aurez régulièrement de ses nouvelles jusqu'à ce qu'il entre totalement dans notre quotidien et dans la routine d'une vie à la campagne : la semaine prochaine, le véto, puis, la grande aventure, avec la découverte du jardin et du vaste monde qui l'entoure (j'espère que, comme Chipie, il se contentera des limites de notre propriété et rentrera tous les soirs dormir à la maison, je n'aimerais pas qu'il vadrouille comme les autres chats du quartier qui, parfois, disparaissent, une ou deux semaines, voire plus, sans que leurs propriétaires ne s'en inquiètent pour autant...).
Je dédicace ce billet à Lulu, une fidèle lectrice depuis le début du blog, elle qui aime les chats comme Tino, noir et blanc.
 
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2 commentaires:

  1. Non, non, je n'ai pas zappé l'arrivée de Tino dans sa nouvelle famille, très accueillante au demeurant!C'est juste que , ben oui, je ...( comment dit-on encore?) je procrastine un max.Sans doute parce que je vieillis et oui, j'aurai 7 ans le 1er juillet!Je deviens plus câline aussi ce qui réjouit mes deux serviteurs. Ceci dit, Tino est magnifique et j'admire Chipie qui accepte sa présence et aussi l'attention qu'il porte à un certain colibri, aussi joli celui-ci soit-il!LOL! Ah, il a de la place ce Tino . Il peut vagabonder, vivre d'intenses aventures domestiques. Moi, Lili, je peux aller du rez de chaussée au grenier( elle n'apprécie pas à cause des toiles que je véhicule.Mais en général, le divan me convient surtout quand j'occupe SA place à elle! J'aime aussi les couettes, une fois l'une , une fois l'autre...Bref, j'ai mes aises, mon confort et moi je n'accepterais aucune autre présence " animale" dans mon domaine.Il aimerait bien un chien, vous imaginez! Mais que ferait-il avec un chien , à son âge? 81, on ne court plus les champs et les ruelles!C'est trop tard, il fallait se décider plus vite, avant que je ne vienne régner sur cette demeure qui craque de partout! Tino est un fort beau jeune homme, il appréciera aussi le jardin et la campagne environnante. Pourvu qu'il ne prenne pas trop de liberté! Un gros câlin à Chipie qui le mérite bien après tous ces compliments à l'égard de Tino! Mon" Elle" envoie des grands signes d'amitié à ton colibri! Salut beau Tino!
    Lili de Montigny.

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  2. donc bienvenu Tino tu es magnifique

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