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lundi 20 juin 2011

Zeb entre quatre yeux

Colibri : "Longtemps, je n'ai osé penser au jour où je ne serai plus réveillée par les moustaches de mon Zeb et son petit nez rose se frottant contre ma joue..., où je ne m'endormirai plus au son de son ronronnement, où je ne serai plus complètement ankylosée le matin parce qu'il aura dormi sur mes jambes, où je me réveillerai avec un torticolis parce qu'il aura poussé ma tête de l'oreiller pour s'y installer pendant la nuit !
Il y a eu des moments incroyables dans ma vie avec Zeb. C'était un chat très doux avec nous les humains, même s'ils se méfiaient un peu des étrangers (plus par "traumatisme" que par mépris), jamais agressif envers quiconque et sociable avec ses congénères. Dans la cour commune où il y a eu parfois un ou deux chats voisins, jamais il n'y a eu de bagarre.
Il m'arrivait pourtant de le "gronder" comme un enfant, quand il est dans ses jours de fou-fou, à atterrir comme un dératé sur mon bureau en détruisant le travail d'une journée, en renversant tout mes pages, qu'il faut remettre en ordre, ou à tout chambouler alors que je venais de passer une demi-journée à classer des pièces justificatives minuscules, genre tickets de caisse illisibles, prêts à être expédiés au comptable !
Une histoire que personne ne croit vraiment : un jour, Nimbusse et Zeb ont été très contrariés par un chat, Moufti (ex-Kitty !!!) que nous gardions pour une voisine. Celui-ci avait, après quelques jours paisibles, marqué son territoire en urinant partout, de la cave au grenier, pire en faisant quelques beaux étrons au milieu de mes tapis ! Illico presto, j'ai ramené le mal élevé chez lui, en me contentant de le sortir quelques heures dans la journée et de le nourrir dans SA gamelle, et de nettoyer SA litière !!! Non, mais ! Et pourtant, il se plaisait chez nous, à prendre ses aises partout : la preuve, il n'a pas l'air stressé, hein, ci-contre !!! Bref, je vous raconterai son histoire à ce trans se x uel une autre fois ! Aujourd'hui, en rangeant le sous-sol, j'ai repensé à une histoire assez incroyable, et je voulais simplement me rappeler de ce moment unique avec mon Zeb, ce Zeb si doux, si facétieux, qui avait l'air de tout comprendre de ce que nous attendions de lui.
Je n'avais jamais, jusqu'à ce jour-là, depuis que j'ai des chats, eu de problème de propreté. Tous arrivés à la maison encore bébés, entre cinq ou six semaines, parfois encore au biberon - sauf Chipie que nous avons adoptée à 1 an et demi sans vouloir vraiment d'un autre chat -, ont été dès leur panier posé à la maison, invités à prendre connaissance avec la litière, il suffisait de les mettre dans la caisse, de gratter un peu dedans pour leur faire comprendre, et hop, même s'ils se sauvaient aussitôt parce qu'ils n'avaient pas envie, c'était enregistré. Aussi simple que cela. Or, après le départ de Moufti, avec mon pif qui est un vrai radar dit Oli, je sentais parfois une odeur encore suspecte et c'est ainsi qu'en pistant les chats, j'ai surpris Zébulon s'oublier un peu sur le bord d'un tapis dans les combles, ça c'est un comble ! Horreur, mon Bubul, à son âge, faire ça !!! Puis ce fut sur le tapis du salon, de la salle à manger, de la bibliothèque, etc. Bref, tous y sont passés, sauf celui de mon bureau ! Tous sont partis au nettoyage, ça m'a coûté bonbon (merci Mouf ti !!!). Ensuite, pour ne pas être sous nos yeux et pris en faute, Zeb avait trouvé mieux comme lieu du délit sans flagrance mais avec fragance, le sous-sol, dans le coin des murs. Je ne savais plus quoi faire, je passais ma journée, la serpillère et le seau à la main... Cela a duré au moins un mois, tous les jours, je hurlais de rage dès que je descendais au sous-sol.

Oh la la, ELLE veut toujours me parler mais
j'aime pas quand elle me prend entre quatre yeux,
c'est un peu grave, et je suis obligé de faire
semblant de comprendre ce qu'elle me dit !!!

Un jour, un peu plus désespérée que d'habitude, lasse d'élever la voix pour rien, sauf à le voir déguerpir sans demander son reste de toute la journée, je l'ai pris dans mes bras doucement, nous sommes descendus au sous-sol, je lui ai montré sa litière très fermement et, d'une voix très calme, je lui ai expliqué que c'était dedans et nulle part ailleurs qu'il fallait faire, je lui ai montré les coins où il allait fautivement, en secouant la tête et en lui montrant une mine très contrariée, lui disant plusieurs fois "bê-tise" (un mot qu'il comprenait parfaitement !). Il m'a regardée un long moment, les yeux mi-clos, puis il a baissé la tête. Je lui ai donné un baiser sur le nez, il est parti comme si de rien n'était, et, du jour au lendemain, il n'a plus refait ailleurs que dans sa caisse. Incroyable, hein ?!!! C'était le moment le plus intense de mes histoires de chats... C'était avec Zeb, bien sûr ! Qui d'autre ?!!"

Il m'énerve, le nouveau voisin, il va encore faire une c... ! Pfff... donnez l'exemple... Est-ce que je gratte dans les pots, moi ?!
Colibri : "Moufti, à gauche, et Zeb à droite, dans cette cour tranquille. Ils se cotoyaient paisiblement. Moufti était un chat qui aurait pu être super sympa. Malheureusement, il a été très mal éduqué, il faisait KK partout dans les pots de fleurs, ainsi que dans ma maison quand j'ai eu l'occasion de le garder... Il était livré à lui-même dans la journée, il passait son temps dans la cour sans surveillance, et il fallait bien qu'il fasse quelque part, ce n'était pas de sa faute. C'est d'autant plus dommage qu'il avait l'air extrêmement intelligent. Il nous faisait trop rire quand il attendait des heures sur le perron et sous nos fenêtres, en espérant qu'on ouvre à nos chats pour leur sortie quotidienne. Il a déménagé, heureusement pour mes plantes !!!"

Moufti : "Ils sont où mes potes, Zeb et Chipie ? Je peux aller jouer avec eux dans ta maison ?"
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mardi 14 juin 2011

l'escalier de Zeb


"Cet escalier fait partie de la maison de ville que nous habitons actuellement, depuis une douzaine d'années, dans cette banlieue à deux pas, non dix exactement puisque, administrativement, d'un côté de l'avenue limitrophe, l'adresse est parisienne, et, de l'autre, banlieusarde. Mais, jusqu'à présent je ne lui ai vu qu'un aspect utilitaire, bien que je le trouve assez joli pour une habitation très modeste incluse dans un tout petit ensemble composé d'une petite maison de maître et de dépendances reconverties en habitation, qui pourrait être charmant mais qui, faute d'entretien par les propriétaires qui ne veulent investir aucun sou dans la rénovation de ses abords extérieurs, paraît presque pouilleux.
Depuis le départ de Zeb, chaque fois que je descends ou monte cet escalier, je ne peux m'empêcher d'avoir un pincement au cœur, en pensant au jour, sans doute très prochain, où nous quitterons les lieux. C'est la première fois que nous aurons occupé un logement aussi longtemps, car je ne compte pas le nombre de mes déménagements intra muros, ayant souvent eu la bougeotte et/ou simplement des désirs de changement incessants. Au fil de mes amours, je crois que j'ai ainsi sillonné Paris en long, en large et en travers, et sauf deux ou trois arrondissements que je n'ai jamais habités, tous ont essuyé mes pas, parfois pour des périodes très brèves...
Pour Zébulon, cette maison était la troisième qu'il a connue avec Oli et moi. Il a tellement imprégné les lieux de sa présence qu'ils résonnent encore tout entiers de ses galopades joyeuses, de ses gloussements intempestifs de joie lorsqu'il passait devant mon bureau pour venir me chercher à l'heure d'aller dans la cour pour prendre le courrier ou m'occuper des plantes, de ses cris de guerrier de pacotille lorsqu'il embêtait les minettes qui, elles, avaient un vrai rythme de chat, dormant normalement, c'est-à-dire plus qu'un loir ! L'instant où je sens le plus son absence, c'est effectivement lorsque je descends ou monte cet escalier. Plus de risque de me casser la figure en ratant une marche parce qu'il aura déboulé comme une tornade entre mes jambes !
  
Un pied, deux pieds, et toujours pas de Zeb... C'est triste le vide, c'est vertigineux, l'absence...

Zeb, toujours prêt à me précéder dans l'escalier...

J'ai pris les photos ci-dessus avec beaucoup de tristesse. Je me suis aperçue que durant toutes ces années où Zeb était là, je n'aurais jamais pu les prendre ainsi. Pourquoi ? Tout simplement parce que, dès qu'il m'entendait me lever de mon siège, il était déjà sur le palier, prêt à se précipiter dans l'escalier pour me précéder, sans même savoir où j'allais. Le plus rigolo, c'était lorsqu'il s'apercevait que je ne descendais pas mais bifurquais dans la salle de bains ! Il prenait alors un air dépité, l'air de rien, il faisait un petit brin de toilette sur une marche pour se donner une contenance, puis remontait aussitôt me rejoindre !

Zeb en testeur de parfum !

Zeb en commentateur de mes lectures ou de ma prose !

Même au milieu de la nuit, quand je me levais, il faisait de même, on n'aurait dit qu'il accordait son rythme au mien, toujours prompt à me suivre à pas-d'heure, quoi que je fasse, où que j'aille, à l'intérieur de nos murs… Nous ne faisions qu'un, lui allant même jusqu'à dormir sur mon cœur, à s'installer sur ma poitrine dès que je m'installais, ne serait-ce que pour lire, à fondre sa respiration avec la mienne. Oui, oui, je sais, je suis bonne à enfermer !!! Quel  vide, il laisse dans la maison. Tout est silencieux maintenant, plus de bousculade nulle part, plus de ronflements, de zonzonnements plutôt, au creux de mon oreiller avant de m'endormir, plus de bouillote à mes jambes quand il fait un peu frisquet, plus de dérapage incontrôlé sur mon bureau mettant sens dessus dessous mes feuilles, plus de commentaires sur ma prose (si, si, il commentait tout !) puisqu'il passait son temps sur mes genoux quand je travaillais, ni sur mon huile de bain, mon maquillage ou autres activités dans la salle de bains, plus personne pour faire le goûteur de plats (il avait l'habitude de tout vouloir renifler de ce qu'on mangeait, levant la tête d'un air curieux du haut de ses trois pommes lorsque je passais avec mes plats devant lui, il suffisait alors de lui dire, "mais non, tu n'aimes pas ça Bubul", et il était content, s'en retournant à sa gamelle d'un air satisfait !)… Sacrée bestiole, je ne me rendais pas compte qu'il était si présent dans ma vie avant cette absence définitive…

Du vivant de Zeb, Chipie squattait souvent l'escalier de cette façon, ce qui créait parfois des scènes assez cocasses lorsqu'ils se croisaient. Elle ne le fait plus jamais, comme si la perspective de ne jamais plus y rencontrer son frère a annihilé tout plaisir d'amusement de ce côté-là...
Zeb, l'âme de ma maison..."
par Colibri

mardi 7 juin 2011

la tribu du bois (2)


Minouche, celle qui a apprivoisé T...

Nous sommes retournés voir T., qui vit dans le bois avec ses chats. Voici un long moment, à cause de nos déplacements multiples ces temps-ci, qu'on ne lui avait pas rendu visite, pour lui apporter une petite aide à nourrir ses chats, des vêtements, des chaussures ou autres nécessités pour lui-même, bien qu'il n'exprime jamais formellement aucun besoin. D'ailleurs, il s'était bien passé de nous jusqu'à présent ! Il était heureux de nous revoir après ce laps de temps, il croyait qu'on avait "disparu", car, comme il dit, "les gens, vous savez, ils se donnent bonne consicence comme ça, en passant, après on ne les voit plus...". Je regrette de ne pouvoir faire plus. Voici presque cinq ans qu'il vit, ainsi, au milieu de la forêt. Je suis étonnée du souci qu'il se fait d'apporter le bien-être à ses chats, qui, compte tenu du stock de nourriture qu'il a pour eux, et pas des moindres marques, et des brosses ou peignes qui traînent dans la tente, sont assurément bien nourris et soignés,  Ils sont tous en parfaite santé et heureux comme tout d'être là, avec lui, au milieu du bois. Pour la plupart sauvages au départ, ils ont ensuite fondé famille et le clan reste très uni. J'ai remarqué que T. avait délimité un territoire en défrichant un peu autour de sa tente, en plantant même des fleurs... Les chats ne s'éloignent guère trop de ce territoire, car, aux alentours, il y a quand même des promeneurs avec leurs chiens. T. me raconte qu'au début, il y en avait toujours des très malins, qui lâchaient leur chien sur ses chats, du genre "Attaque, Rex !"... Minouche, a reconnu ma voix et n'a pas mis longtemps à sortir toute joyeuse de la tente, elle est restée très longtemps à côté de nous alors qu'on discutait de... spiritualité pendant que T. taillait un porte-encens dans un bois de cèdre pour nous l'offrir. Oui, oui, j'ai bien dit spiritualité : de vivre ainsi seul au contact des chats, avec lesquels, a priori, on n'avait aucune affinité au départ, cela crée forcément un rapport homme/animal profond qui ne peut qu'être bénéfique et permettre de relativiser... Je suis étonnée par ailleurs du chemin spirituel accompli par T. Il parle aussi des arbres qui l'entourent en terme d'êtres vivants, comme dans le poème de Baudelaire... Oui, "la nature est un temple...".

Quant à Noiraude, une très jeune chatte, photographiée la dernière fois en pleine forme au  mois de mars (ci-dessus), elle vient de mettre bas une portée de quatre minuscules chatons. Il paraît qu'elle a eu du mal, au départ, elle s'était cachée dans un coin pour le faire, puis, n'y arrivant pas toute seule, elle est venue se plaindre un peu à T. qui n'en savait rien, puis il a vu une petite boule informe traîner par terre et s'est rendu compte de l'événement tandis que, plus loin, il y en avait déjà deux comme ça. Il a alors trouvé un panier où Noiraude a bien voulu s'installer pour finir son travail. Voilà, elle a une jolie portée, tous en bonne santé apparemment, je n'ai pas voulu mettre le flash pour les photographier, mais ils étaient très remuants, signe d'une bonne forme ! Ils ont à peine quinze jours, j'avoue que j'ai failli craquer mais, pour des raisons que je vous expliquerai plus tard, je ne crois pas que je vais reprendre un chaton dès à présent. Quant à la maman, un peu trop jeune, elle est très amaigrie mais assume bien son rôle, ne s'éloignant guère du panier que pour s'alimenter un peu.
 
Le lendemain, j'ai apporté du lait aux vitamines, spécialement pour elle. Je retournerai les voir bientôt, en espérant avoir de meilleures photos. T. est toujours très content de pouvoir discuter un peu. Il commence à se livrer un peu. Enfant de la Dass, il a un peu bourlingué partout avant d'atterrir ici, un choix qu'il a finalement fait en toute connaissance de cause, semble-t-il... A cette occasion, j'ai pu rencontrer aussi un nouveau, Le Masque, un superbe matou noir et blanc...
Suite au prochain épisode !
Je vous rappelle que CHIPIE écrit maintenant sur mon autre blog (ici). Mais je me demande si je ne vais pas revenir à la formule des blogs séparés, la bouille de mon Zeb me manque quand même beaucoup sur le nouveau blog... Et, c'est vrai, j'avais une tendresse particulière pour ce blog-ci, SON blog...