Membres

mardi 28 mars 2017

tino et le fauteuil rouge, histoire sans paroles (presque)

"Tino, arrête de faire tes griffes sur ce fauteuil tout (presque) neuf !"
 
"Et de ce côté, je peux ?"
 
"Non plus ? Rôôô, vous êtes compliqués, les Humains !"
 
(Dommage, comme terrain de jeu et comme arbre à chat, c'est pas mal...)
 
NB : Chipie se plaint que je ne parle plus que de Tino sur ce blog. Je prépare donc un long billet pour elle toute seule, mais il faut que je retrouve des photos de l'année dernière, du temps où elle était encore seule, avec les "monstres" du jardin, un billet que j'ai sous le coude depuis le printemps dernier mais que je n'ai pas eu le loisir de finaliser.

vendredi 24 mars 2017

un mois après, ou tino l'attila des jouets

Voici un mois que Tino fait partie de notre vie, dans laquelle il s'est installé rapidement. Il ne lui manque plus que le droit de sortir, d'aller explorer le jardin en compagnie de Chipie. Je crains cependant qu'il ne soit beaucoup plus aventureux qu'elle. Je n'ai pas connu Chipie chaton, je suppose qu'elle était un peu turbulente aussi. Tino, lui, bat les records d'énergie, il m'épuise (ou alors je vieillis !!!), je me demande comment je vais faire quand il faudra lui courir après dans le jardin pour lui montrer ce qui est permis ou non, et surtout, le rappeler, il est capable de sauter par-dessus les talus sans crainte ! Dans la maison, il a l'œil partout, a déjà ouvert toutes les armoires, est monté sur tout ce qui est en hauteur (mais pas de casse, pour l'instant !), observe le moindre de mes gestes et comprend tous les codes gestuels du premier coup, libre à lui de les interpréter à sa façon et d'obéir ou non ! Un vrai modèle d'intelligence et de vivacité !
Il me rappelle Zeb, il adore jouer. A part attraper les mouches, exercice dans lequel il excelle, il pratique volontiers la balle en tout genre. Mais ce n'est plus la peine de lui acheter des balles exprès - je ne sais pas où il les planque, je ne les retrouve pas en fouillant sous les meubles -, il suffit de rouler en boule une feuille de papier, il en fait son bonheur car, à l'inverse des balles en caoutchouc, il peut les transporter dans sa gueule et me les rapporter ! Du coup, je retrouve du papier mâché partout et, pire, il a pris l'habitude de mâchouiller nos magazines !
Quant aux jouets de mon cher Zeb que je gardais précieusement comme un signe de sa présence qui ne me quitte pas, euh..., j'ai beau expliquer à Tino que ce sont des collectors, il met tout en pièces sans états d'âme !
"Tino, je te signale que ce chat rose est un collector, c'était le jouet préféré de Zeb ! Ne le massacre pas, hein ?!!"
Bon, je ne sais pas ce qu'il a fait de la queue de cette souris, une grosse ficelle rouge,
ni comment il a détaché ce pompon de son arbre à chat ! Il faut dire qu'il a la fâcheuse manie de tout mordiller, peut-être d'avaler... Du coup, j'ai éliminé tout jouet en plastique.

"Quoi, elle n'est pas bien ma raquette naturelle pour jouer à la balle ?"
Sa première visite chez le véto s'est bien déroulée. J'ai eu du mal à le mettre dans son panier, comme s'il pressentait quelque chose, alors que pour jouer, il y entre sans problèmes. Il était en âge d'être opéré, du coup on a tout fait en même temps : les vaccinations, la puce et la stérilisation. Il était content de rentrer à la maison, je crois qu'il n'était pas très rassuré sur son sort au départ, craignant peut-être qu'on l'emmenât chez un autre adoptant... Chez le véto il a été adorable, n'a même pas miaulé alors qu'il était entouré d'un chien et de chats, dont un magnifique Norvégien roux, ce qui accentuait encore le côté lion de sa superbe tête.
Le lendemain, Tino était déjà frais comme un gardon et, depuis, il met toute la maisonnée en ébullition, tellement il est infatigable, surtout la nuit, alors qu'il dort toute la journée !
Il commence à bien connaître la maison et s'amuse à guetter Chipie au coin de chaque pièce ! Leur cohabitation se passe bien, même si, timides tous les deux, ils ne sont pas encore franchement en train de chahuter ensemble, du fait aussi de leur différence d'âge.

Chipie se demande pourquoi je referme la porte derrière elle maintenant. Elle s'attend toujours à voir Tino la suivre dehors, depuis qu'il ne la lâche plus d'une semelle dans la maison ! 
La prochaine étape pour Tino, ce sera la découverte du jardin, mais je ne suis pas pressée. Peut-être dans une semaine. Mais j'ai hâte car ce sera plus pratique pour nous, sans avoir à surveiller si l'un est dedans pendant que l'autre fait sa promenade ! Et, avec les beaux jours, les portes seront ouvertes toute la journée...
Je voudrais que Tino se sociabilise avec les autres humains. Pour l'instant, il a le réflexe de s'enfuir et de se cacher quand il entend des voix inconnues. On ne l'a pas vu de la soirée lors de notre première réception depuis son arrivée, il devait être caché sous le lit de notre chambre, son nouveau refuge !
"Ça y est, ils sont partis les invités, je peux redescendre ?"
*****

mardi 21 mars 2017

totolino, le gentil squatter

Fin octobre dernier, j'ai aperçu au fond du jardin la silhouette d'un chat blanc, que j'ai pris pour Tara qui avait l'habitude de suivre le matou du voisin d'en face de la route principale, un énorme chat noir et blanc, qui vient parfois dans notre jardin mais qui reste à distance de nous. Conclusion hâtive : Tara aime les costauds !
Celui qu'elle avait choisi est très balèze, elle le suivait souvent chez lui, puis revenait ensuite en traversant la route et en sautant sur le talus qui la surplombe, assez haut, ce qui me contrariait beaucoup, j'avais toujours peur des camions ou tracteurs qui passent par là, souvent à vive allure. Mais, bon, elle avait l'habitude de "courir", et les mâles du quartier sont rarement opérés (encore un sujet qui fâche !), et elle avait bien vécu avant de me rencontrer, alors, je n'avais pas mon mot à dire !
Or, quand je l'avais appelée, pas de réponse, ce qui était inhabituel, elle qui, dans le jardin, courait toujours me rejoindre en miaulant joyeusement, à l'inverse de Chipie qui fait semblant de regarder en l'air avant de revenir très, très lentement mais sûrement avant que je ne ferme la porte ! En fait, il ne s'agissait pas du tout de Tara, mais d'un chat tout blanc-crème, qui s'était tranquillement assis pour observer de loin notre maison.
Deux jours après,  il est revenu, cette fois-ci plus près de l'habitation, à côté de la glycine du portail piétons. Je l'ai appelé, il m'a regardée sans s'enfuir. Puis, il a aperçu Chipie qui était déjà dans la glycine, un de ses coins favoris pour se planquer et embêter les oiseaux qui sont nombreux dans la haie très dense longeant le jardin de ce côté-là. Elle a fait semblant de le "chasser", mais il n'a pas eu peur et n'a même pas bougé ! Pfff..., lionne de pacotille !!! Du coup, vexée, elle est revenue vers la maison, l'entraînant dans son sillage. Ils sont restés à s'observer gentiment sur le muret devant la maison. Le même spectacle s'est répété plusieurs jours de suite.
 

 
Chipie et lui ont pris l'habitude de se rencontrer sur ce muret.
 
Puis, un jour, alors que je savais Tara et Chipie dehors, j'ai eu la surprise de voir descendre de l'escalier du premier étage l'inconnu blanc qui est passé devant moi sans frayeur, se dirigeant même d'un pas très sûr vers... la cuisine (c'est là que sont les gamelles des chats) ! Sans plus de formalités, il a mangé, puis est parti faire sa toilette dans le salon, avant de s'endormir, comme s'il avait déjà ses habitudes dans la maison !

La même scène s'est jouée les jours suivants sans variante, sauf que je commençais à trouver des traces de pattes partout sur mes plans de travail dans la cuisine, ce que je n'aime pas du tout (mes chats n'y montent jamais). J'ai donc guetté l'inconnu, qui y renversait aussi les poubelles, beurk, ça non plus mes chats ne le font ! Je l'ai attrapé et lui ai mis le nez dans les gamelles. Il a compris tout de suite et n'a plus recommencé, c'est génial ! Il mangeait volontiers, passant d'un plat à l'autre sans savoir encore ce qu'il préférait. C'était assez drôle de le voir revenir sur un plat plusieurs fois après avoir goutté les autres.
La facilité avec laquelle on pouvait le prendre dans nos bras laissait supposer que c'était un chat domestique. Je ne l'avais jamais vu dans le quartier. Il était incroyablement doux et calme, très réceptif aux ordres et aux câlins aussi. Son apparence était plutôt soignée, et il ne sortait jamais ses griffes pour se débattre ou jouer... A croire qu'il avait côtoyé des enfants.
Ses allées et venues ont duré ainsi une quinzaine, il venait tôt le matin guetter Chipie qui lui plaisait bien, manger, faire la sieste n'importe où dans la maison qu'il connaissait par cœur maintenant, sachant même "frapper" au carreau de mon arrière-cuisine pour que je lui ouvre, alors que jamais les filles n'ont eu accès au jardin arrière non clôturé, qui donne sur les champs voisins puis la mer. En tout cas, on ne sait pas si elles y sont allées hors de notre surveillance, je n'ouvre jamais les portes de cette façade pour elles. C'était un soir, il faisait déjà nuit, et il avait faim ! En général, il repartait je ne sais où dès la nuit tombée. Ce soir-là, il était très tard, je pensais qu'il resterait dormir. Mais il a réclamé à partir après s'être restauré. Cela m'a rappelé Jolicoeur, mais, à l'inverse de celui-ci, l'inconnu n'avait pas l'air d'un chat livré à lui-même. On se demandait à qui il pouvait appartenir, j'ai interrogé les voisins limitrophes, personne ne savait. On a supposé qu'il avait peut-être été abandonné, lui aussi, comme Tara, par des résidents secondaires qui seraient repartis sans lui après les vacances de la Toussaint.

Un soir d'orage, il s'est manifesté à la porte-fenêtre du bureau d'Oli, tout trempé, en sautant sur la vitre et en miaulant de tout son coffre. Comme il était presque une heure du matin, on en a conclu qu'il n'avait pas de gîte où s'abriter. Après avoir fait sa toilette, il s'est installé pour prendre ses aises et dormir. Les filles le toléraient bien, Tara avec indifférence, filant droit retrouver son amoureux chez le voisin dès la porte ouverte, Chipie, elle, traînant près du muret en attendant Totolino. Dans la maison, il cherchait toujours une place près d'elle, pendant que Tara ne songeait qu'à son débardeur des halles pas très aimable avec nous.
Du coup, nous voilà encore partis dans des projets d'adoption de ce chat vagabond, qu'on a appelé Totolino, dit Toto, nom auquel il ne répondait absolument pas, bien sûr, les premiers temps. On s'était donné une quinzaine de jours pour réfléchir à ce qu'on allait faire de lui, d'autant plus que c'était déjà un beau mâle qui n'était pas opéré.
"Mais quel âge as-tu donc, Totolino ? Comme dirait le véto, tu as ce qu'il faut, où il faut, ce serait temps de te faire opérer ! Euh, en attendant, tu ne fais pas pipi partout chez moi, hein ?!"
Un mois a ainsi passé, quand, un soir on prit enfin la décision de l'emmener chez le véto le lendemain pour savoir s'il était identifié, et, dans la négative, pour le faire opérer en vue de son adoption, tout en restant quand même très dubitatifs sur le fait qu'il soit "errant". Et si on passait d'abord une annonce pour savoir s'il a des maîtres ?
On n'a pas eu à trancher. Ce matin-là, fin novembre, Toto est sorti de la maison comme d'habitude, a humé l'air puis, après quelque hésitation et m'avoir lancé un drôle de regard, il est parti à grands pas décidés vers le fond du jardin. Je l'ai appelé, mais il se s'est pas retourné.
On ne l'a jamais revu.
Ses maîtres étaient-ils revenus dans leur résidence secondaire, l'avaient-ils récupéré ? C'est tout ce qu'on espérait pour lui, tandis qu'on avait fait un tour dans le quartier pour voir s'il n'y avait pas eu d'accident de chat sur le bord des routes...
Tant de questions sans réponse, face à une situation qui n'est pas inhabituelle ici où on nous raconte que, souvent, quand les gens n'arrivent pas à faire rentrer leurs chats le jour du départ, ils n'hésitent pas à les laisser sur place en sachant qu'ils "sauront se débrouiller" ou "trouveront toujours une maison charitable", les plus responsables prévenant toutefois les voisins, les autres faisant l'autruche, s'en fichant complètement, comme si un chat avait forcément la capacité de survivre dans la nature. Ce fut d'ailleurs le cas de notre adorable Tara, que je raconterai ultérieurement.
Quelle drôle de conception de la responsabilité d'avoir un animal. Il m'est bien arrivé des fois de retarder mes départs de quelques heures, voire de les remettre au lendemain, quand mes chats ne rentraient pas à temps, ou alors je ne les laisse pas sortir le jour où on doit prendre la route avec eux...
Depuis le départ de Totolino, qui nous a laissés bien tristes car on s'étaient attachés à lui, sans toutefois que ce fût la même chose qu'avec Tara, car il n'était pas encore "adopté" dans notre esprit, on espère toujours le revoir un jour revenir dans notre jardin, ou taper au carreau comme il sait si bien le faire...
 "J'espère que ce n'est qu'un au-revoir, Totolino, reviens vite !"
 
Quelques photos de notre gentil squatter

 
 
*******
 

vendredi 17 mars 2017

tino l'aimable, ou comment sociabiliser un chat à coups de câlins

 
"Oh oui, encore un (selfie), j'adore ça. Il paraît que
je suis très photogénique !"
Aucune adoption ne ressemble à une autre. Tino est né dans la cambrousse, d'une chatte à moitié sauvage que notre dame de Brocéliande nourrissait à l'extérieur de chez elle, sa tribu étant composée de cinq chats domestiques et d'une dizaine de chats à moitié sauvages qui fréquentent son resto du cœur ! La mère de Tino  lui avait ramené ses huit petits une fois ceux-ci sevrés, l'air de lui dire "maintenant, à toi de t'en occuper !". Les chatons étaient nourris aux alentours de la maison, puis ils y sont restés enfermés juste le temps d'être présentés aux adoptants.
On n'avait pas l'intention de se lancer dans une nouvelle adoption tout de suite, après avoir dû "rendre" Tara à ses maîtres légitimes, fin janvier, un épisode bien douloureux dont on  n'arrive toujours pas à s'en remettre, et dont je parlerai peut-être prochainement. Tara, et, parallèlement, Totolino - le squatter du mois de novembre, qui a dû retrouver aussi depuis lors ses propriétaires négligents -, cela faisait trop d'émotions en peu de temps pour Chipie, qui a été un peu déstabilisée de se retrouver à nouveau seule, quand je suis tombée sur une annonce qui a appelé mon attention.
Le message était assez désespéré, "monsieur Martin" étant resté sur les bras de la dame de Brocéliande, en raison de son côté très timide, à tel point qu'une personne l'avait ramené au bout de trois jours car il ne sortait jamais de son "trou" quand il trouvait une cachette dans sa maison, le candidat à l'adoption rêvant lui d'un chat peluche ronronnant sur ses genoux dès le premier jour. L'annonce était claire en ce sens, il fallait de la patience pour sociabiliser l'animal et l'habituer aux humains. Je n'ai pas vu là un obstacle majeur dans la mesure où j'ai toujours eu un bon contact avec les chats, tandis que, de son côté, Chipie a repris l'habitude de partager sa maison.
Tino et ses frères et sœurs au moment d'être proposés
à l'adoption. Il est resté le dernier à partir.
J'avais trouvé Tino très craintif chez lui, et je me demandais si je n'avais pas été trop optimiste, d'autant plus que c'est la première fois que je suis confrontée à un animal qui n'est plus un "bébé", oscillant entre le chaton et l'adulte, à cinq mois ou six mois, ni un adulte qui, à l'instar de Chipie, aurait choisi ma maison pour se faire adopter et qui se serait donc forcément adapté très vite à son nouveau maître.
Or, au bout de deux jours passés en permanence avec moi dans mon bureau, Tino a changé du tout au tout, il est devenu très câlin, me donnant des coups de tête et "patounant" sur ma poitrine quand je le prenais dans mes bras, à renfort de ronronnements bruyants et incessants. Un changement radical par rapport à la description qui m'en avait été faite. Mais il restait peureux dès qu'il entendait le moindre bruit dans la maison et il se crispait dès qu'il apercevait ou entendait la voix de mon grand blond.
Il sort de lui-même à ma rencontre, signe
qu'il n'a plus peur...
Puis tout est allé très vite. Cinq jours après, son premier réflexe n'était plus de se cacher sous le canapé de mon bureau quand je lui rendais, le matin, ma première visite de la journée, il commençait même à manger en  ma présence, alors que jusque là il attendait la nuit, quand je fermais mon bureau afin de le laisser prendre ses marques tout seul, pour se nourrir et dormir tranquillement. Ainsi, je pouvais surtout le localiser dès que je me levais le matin, sans avoir à fouiller toute la maison avant d'ouvrir la porte principale à Chipie pour sa promenade dans le jardin.
Voici donc plus de deux semaines que Tino est arrivé chez nous, il s'est bien familiarisé avec son environnement animal, humain et autre, n'a plus peur de mon grand blond non plus, il ne s'enfuit plus quand il s'en approche et commence même à se laisser caresser par lui.
Puis, il a eu droit du rez-de-chaussée dans sa totalité, par "sas" pour ne pas l'effrayer : d'abord les deux bureaux, puis le salon, ensuite, la salle à manger, et même la cuisine et ses dépendances dont il a trouvé le chemin tout seul :  je l'y avais trouvé en vadrouille un jour alors que je n'avais pas pensé à l'y emmener ! J'ai compris que c'étaient les oiseaux qui avaient éveillé son attention : des volées entières de verdiers, pinsons et autres moineaux, habitués à venir se nourrir des grains que je leur jette régulièrement l'hiver dans le jardin arrière.
En dehors des heures de promenade de Chipie qui aime bien que je lui laisse la porte grande ouverte, tout est désormais libre d'accès à Tino, même au premier étage, sauf la bibliothèque où il y a des cachettes d'où il serait inexpugnable ! J'ai déjà attrapé un tour de rein le premier jour en essayant de l'extirper du dessous d'un secrétaire où je ne pensais pas qu'il aurait pu s'y glisser, il avait fallu au final démonter les tiroirs pour l'attraper !
La première confrontation avec Chipie ne l'a pas du tout impressionné, il avait l'habitude de vivre en tribu chez la dame de Brocéliande. Quant à Chipie, qui avait fini par accepter avec indifférence Tara dès lors que celle-ci ne l'agressait plus, qui avait bien copiné avec Totolino en novembre dernier, elle trouve désormais normal d'avoir un autre chat à la maison et n'est plus du tout stressée par un nouvel arrivant si celui-ci n'est pas agressif envers elle.
Cette fois-ci, on lui a dit qu'on avait pris nos précautions pour une adoption sans aléa ni revers : annonce officielle dans la presse par personne nommément identifiée, visite de l'animal chez lui, rencontre avec ses vrais maîtres, pas des sauveteurs improvisés, bien intentionnés certes, mais pas toujours très responsables... Oui, parce que les séparations, ne serait-ce qu'après un seul mois de cohabitation avec un chat pour lequel on s'est investi cœur et âme, ce n'est pas juste pour nous, qui pleurons à chaque fois comme des madeleines !
Lors de la rencontre Chipie-Tino, que j'avais organisée dans le salon, la première a craché un peu pour la forme, sans "grogner" ni manifester d'hostilité avérée, histoire de signifier seulement qu'elle est la doyenne. Tino n'étant pas du tout inamical, simplement dans l'expectative, il n'y a pas eu de problème, elle est restée placide. Le jeune animal l'a un peu intriguée : ni un chaton, ni un adulte, elle ouvrait des yeux ébahis, presque inquiets, à ses miaulements intempestifs qu'elle n'arrivait pas trop à interpréter (elle n'a jamais eu de portée). De fait, dès que je ne suis plus dans son champ de vision immédiat, Tino me cherche en braillant à tue-tête, et il a de la voix !
 
 

A chaque adoption, dans cette maison, c'est mon bureau qui sert de cabine d'isolement à l'arrivant, car c'est le seul endroit où l'on peut cantonner le chat sans qu'il se sente "enfermé", il y a une porte-fenêtre et deux fenêtres d'où il peut observer ce qui se passe dans le jardin, qui lui est interdit les premiers temps : j'attends toujours qu'il connaisse d'abord la maison de fond en comble avant de le laisser sortir, pour être sûre qu'il sache où se réfugier en cas de danger. Et, de la sorte, il bénéficie aussi de ma présence constante, ce qui favorise sa sociabilisation.
Tino adore cette fenêtre qui lui permet de ne pas perdre une miette de ce qui se passe à l'extérieur - en ce moment les oiseaux s'en donnent à cœur joie dans les mangeoires, ils sont encore plus excités avec l'arrivée du printemps -, et, de là, en se retournant, il peut sauter directement  sur mon bureau puis sur mes épaules pour me faire un petit coucou Pas facile à sociabiliser, le titoune ? Que des racontars !
 
 
Non seulement il est sociable, mais il est aussi très aidant, surtout quand il veut participer au rangement de mes dossiers !
"Martin, tu appelles ça faire du classement ?!" 
Il n'est pas rare de trouver mon bureau dans cet état le matin... Vivement qu'il ait accès au jardin pour "s'exprimer", ce petit diablotin câlin ! Parce que la productivité avec un pot de colle pareil, turbulent en plus, ce n'est pas folichon ! Heureusement que, tout d'un coup, il tombe de fatigue et va dormir comme un nouveau-né pendant des heures ! En cela, il me rappelle son illustre prédécesseur, Zeb, qui jouait toujours jusqu'à épuisement, quitte à s'écrouler au milieu de n'importe quoi, n'importe où ! Tino, lui, va quand même se réfugier dans, plutôt sur, son tipi transformé par lui en couffin, habitude de rester caché qu'il a gardée sans doute de sa naissance dans la nature.   
"Mmmm... Tu sens bon, je peux faire la sieste dans tes bras ?"
 
Et bien, je ne sais pas pourquoi son premier adoptant a baissé les bras si vite, il ne sait pas ce qu'il a perdu : un vrai amour de chat, et facétieux avec ça ! Vous aurez régulièrement de ses nouvelles jusqu'à ce qu'il entre totalement dans notre quotidien et dans la routine d'une vie à la campagne : la semaine prochaine, le véto, puis, la grande aventure, avec la découverte du jardin et du vaste monde qui l'entoure (j'espère que, comme Chipie, il se contentera des limites de notre propriété et rentrera tous les soirs dormir à la maison, je n'aimerais pas qu'il vadrouille comme les autres chats du quartier qui, parfois, disparaissent, une ou deux semaines, voire plus, sans que leurs propriétaires ne s'en inquiètent pour autant...).
Je dédicace ce billet à Lulu, une fidèle lectrice depuis le début du blog, elle qui aime les chats comme Tino, noir et blanc.
 
*****