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vendredi 8 juillet 2011

la tribu du bois (3)

Coincée ici à cause du véto qui a profité d'une anesthésie en vue d'un détartrage des dents, et sans m'en référer, de couper les griffes de mon p'tit fauve alors qu'on était sur le point de partir à la campagne, sa campagne, où il aime gambader, grimper aux arbres, monter sur les toits car c'est plus rigolo de rentrer par les vasistas ou fenêtres que par la porte de la maison pourtant grande ouverte pendant la journée, quand ce n'est pas affronter ses congénères pour récupérer son territoire largement occupé pendant son absence, je pile du poivre en attendant de trouver une solution pour partir quand même avec Chipie, cela me ferait mal au coeur de la laisser en pension ou seule à la maison avec cat-sitter, cela avant un mois, le temps qu'il faut maintenant compter avant que ses griffes repoussent. Car, vous savez quoi ? "ce n'est pas grave, ça va repousser" m'a dit, en guise d'excuse, le grand maigre à lunettes !!! Sauf que, lui, il les a coupées à ras, mais alors à ras, comme je ne l'ai jamais fait, me contentant, lors des séances de manucure de mes têtes poilues à leur sectionner juste les pointes tranchantes qui vous tatouent d'une marque chat-nail gratos presque pour la vie pendant vos débats ludiques à défaut d'être lubriques ! Comme le mal est fait, j'ai profité de ce changement de programme forcé pour aller faire un tour au bois, rendre visite à la tribu de T.
La dernière fois que j'étais passée, Noiraude avait mis bas une portée de quatre, et Nounourse une portée de cinq. Or T. m'a appris qu'une autre chatte, un peu plus sauvage encore, Tigresse, venait de ramener ses petits. Ce sont toutes de très jeunes mères. Noiraude a repris un peu de poids par rapport à la dernière fois, mais elle m'attendrit beaucoup, tellement elle est frêle, à peine plus grosse que le plus dodu des chatons ! En réalité, elle n'allaite guère que deux de ses petits, les deux autres ayant trouvé mamelle accueillante chez Nounourse, beaucoup plus costaude que sa contemporaine. Elle allaite indifféremment ses chatons et ceux de Noiraude, cette belle solidarité fait plaisir à voir. Les petits sont assez méfiants, sauf Gringalet, dit La Crevette tellement il était minuscule à la naissance, au point même que T. croyait qu'il ne passerait pas une semaine. Or, s'il est certes le plus malingre, c'est le plus remuant et le plus vif de la tribu, il semble avoir repris du poil de la bête bien qu'il reste de petite taille. Pendant tout le temps qu'on était là, Oli et moi, à parler avec T, il n'a pas arrêté de chahuter avec ses frangins, cousins et... nous, nous suivant partout pendant qu'on se dégourdissait les jambes autour de la tente de T. pour rester en plein air... Voici quelques photos de cette tribu à laquelle je me suis bien attachée.
 
Noiraude, la plus fragile des trois mères, une panthère miniature,
très attentive au moindre miaulement des chatons. Lorsque j'ai commencé à photographier les petits, elle est arrivée de je ne sais où, avec un air inquiet. Mais je crois qu'elle m'a reconnue, elle est alors juste restée à distance, avec un oeil vigilant sur ses rejetons.

 
Nounourse, plus opulente, et très maternelle aussi,
elle nourrit indifféremment ses petits et ceux de Noiraude, d'ailleurs, certains chatons passent sans complexe des mamelles de l'une à l'autre ! Les deux mères vivent volontiers dans la tente de T. où elles ont leurs marques. Elles ont d'ailleurs mis bas à l'abri.
 
Tigresse, enfin, un peu plus sauvage,
elle a mis bas dans les broussailles et n'a ramené ses petits que quelques semaines plus tard. Je la trouve très belle, elle m'a laissée l'approcher assez près pour prendre ces photos d'elle, mais je n'ai pas réussi à la caresser. Au début, elle était un peu sur le qui-vive, et ses petits aussi, d'ailleurs, sont un peu méfiants, ils se sont tous carapatés dès qu'ils nous ont aperçus, nous observant de loin, comme sur les photos ci-dessous. Heureusement que j'avais une belle focale sur mon nouvel appareil !

 
J'ai même pu photographier Balèze (ci-dessous), l'un des heureux papa, je suppose, vu la tache que certains des petits portent au même endroit sur leur museau !
 
Mais, bon, la marmaille, c'est pas trop son truc, il reste à distance pendant que les femelles maternent ! D'ailleurs, c'est le seul mâle que j'ai aperçu ce jour-là. Je vous présente maintenant mes petits préférés, les deux plus frêles des trois portées, mais les plus remuants ! A ma première visite, il y a un mois, ils avaient à peine deux semaines. Gringalet était minuscule, et Griset à peine plus gros. Un peu méfiants, ils s'étaient tous planqués dans un trou quand nous étions arrivés. Mais petit à petit, et comme la conversation s'éternisait avec T., ils étaient sortis et j'avais pu les approcher. Après quelques "reniflages" en règle, j'avais pu les prendre dans mes mains, dans mes bras même ! Et, tandis qu'on discutait encore, les deux crevettes étaient venues s'endormir sur mes pieds !!! C'était trop mignon !

 
A gauche, Gringalet, à droite, Griset, les frangins terribles !
A ma deuxième visite, ces deux-là étaient inséparables, ils semblent être les protégés de leur mère biologique, Noiraude, qui s'en occupe énormément, toujours sur leur trace. Elle a aussi fini par m'accepter, venant même manger timidement dans ma main...
 
Une fois le ventre bien plein, les inséparables ont fait un peu d'exercice, avant la sieste...
 
... et c'est Gringalet qui a le dessus, quelle vitalité !
La sieste, la sieste, il faut le dire vite : alors que nous sommes restés plus de trois heures à tenir compagnie à T., et tandis que tous les mioches dormaient, Gringalet est resté éveillé tout le temps, ne nous quittant pas d'une semelle. Il s'est laissé tirer le portrait avec beaucoup de complaisance !

    
C'est, assurément, mon préféré, j'ai déjà une tendance à aimer les faibles dans la vie humaine, mais celui-là, c'est un vrai coup de foudre, j'espère le voir grandir paisiblement dans sa tribu ! Juste avant de repartir, j'ai remarqué au loin les petits de Tigresse. Il y avait parmi eux un presque sosie de Gringalet. Je l'ai appelé Jumy (ci-dessous, avec sa mère, Tigresse) 
 
J'ai dit à T. qu'on partait en vacances, pour qu'il ne nous attende pas tous les week-ends. Nos visites semblent lui faire du bien, lui qui a choisi la compagnie des chats pour se réconcilier avec le monde des humains... Ce qui peut sembler un curieux paradoxe m'est pourtant étrangement familier...