Nos rapports ont évolué, il n'attrape plus ma chaussure avec ses griffes quand il n'est pas content, ne crache plus trop, se laisse caresser sans méfiance, et même se couche en guise de soumission quand j'élève la voix après une de ses mauvaises manières dans la maison.
En ce moment, il fait doux au dehors mais le temps est toujours très incertain. Nous ne sommes pas en Irlande où on voit les quatre saisons en une seule journée, et même si, ici, il fait beau plusieurs fois par jour, il y a parfois des bourrasques à faire décoller un bateau ! Je me demande où Joli-Cœur va se réfugier, bien que, à la campagne, les cachettes ne manquent pas... Rien qu'aux alentours de la maison, il y a plein de hangars, de maisons avec cabanes de jardin ou autres ouverts à tous vents... Il n'a pas l'air malheureux, est devenu bien gras en quatre mois, et le fait qu'il ne se jette plus sur la nourriture me rassure dans la mesure où je sais qu'il ne sera pas en manque de maison nourricière lorsque je ne serai plus là, dans quelques jours. Enfin, je dis ça depuis trois mois ! En tout cas, tant que je ne sais pas où je serais demain, il n'est pas à l'ordre du jour de garder définitivement Joli-Cœur sous le toit de Chipie, car je n'ai pas le temps de l'éduquer à vivre comme un chat domestique (il n'a pas l'air de savoir à quoi sert une litière !) et ne semble pas trop supporter les portes et fenêtres fermées, comme s'il craint toujours de n'avoir d'échappatoire en cas de danger... Peut-être ne rencontre-t-il pas que des mains chaleureuses quand il entre dans une maison sans y être invité...
Joli-Cœur : "Noël, c'est quoi ça ? Hein ??? Un gueuleton, pas la gueule ??? J'arrive !"
Comment ça, il faut que je dise d'abord "Joyeux Noël" aux potes de (la) Chipie ?
"JOYEUX NOEL !" Voilà, c'est fait, je peux y aller maintenant ?
Qu'est-ce qu'il ne faut pas faire pour avoir un petit bout de foie gras...
Dure, dure, la vie de SDF...
Chipie : "Quel réveillon, les amis... Encore une petite grasse (matinée)...
JOYEUX NOEL !"
Chipie, elle, n'a pas l'air du tout malheureuse toute seule, elle a du mal à s'habituer à l'agressivité de Joli-Cœur car, à Paris, son voisin de pote, Elliot, est doux comme tout, ils jouent ensemble dans la cour et Elliot adore notre maison où il entre sans jamais se montrer inamical...